RECHERCHES SUR MOLIÈRE.                          61
recteur d'une troupe séjournant à Arras, Nicolas Ozou, sieur de la Plesse, envoie sa femme t4 oen fila à Paris pour « s'ac-corder avec autres comédiens pour faire comédies avec ledit sieur de la Plesse en telles villes qu'il sera trouconvenir. » Les acteurs et actrices engagés promettent de se rendre « dans la ville d'Abbeville en Picardie avec leurs hardes, bagages et paquets pour commencer la représentation des pièces qui se­ront convenues entre eux du jour des fêtes de Pâques pro­chain jusqu'au mercredi des Cendres aussi prochain, » c'est-à-dire pendant près d'un an. Le théâtre et les décorations appartiennent au directeur la Plesse et doivent être fournis par lui. Parmi les signataires de cet acte se trouve une pa­rente de Brécourt, Marie Marcoureau, fille de Pierre Mar­coureau, sieur de Beaulieu, et de Marié Boullanger1. Par le second contrat passé le même jour et chez le méme notaire, un autre directeur de troupe de province, Nicolas ; le Roy, dit la Marre, s'associe avec des comédiens et des comédiennes du Roi pour jouer à la campagne « et partout ailleurs où ils se trouveront, pendant une année qui finira au jour des Cendres 1665. » L'un des acteurs promet de jouer les rôles comiques et de « travailler aux décorations desdites pièces pour les peintures qu'il y conviendra faire. » Ce peintre-comédien adopte le même nom de théâtre qu'un des acteurs de l'hôtel de Bourgogne et se fait appeler Belleroche.
Si Molière ne trouva pas dans ses anciens souvenirs de pro­vince le type de if. de Pourceaugnac, ce fut peut-être le mari de Geneviève Béjard qui lui suggéra l'idée de mettre sur la scène un gentillâtre limousin. onard de Lonie, premier mari de Geneviève, était fils d'un bourgeois de Limoges et portait le même nom qu'une famille célèbre de secrétaires d'État, égale­ment originaire de la ville de Limoges. Le 22 novembre 16642
1.  Document n° XXXl, note 2.
2.  Le British Museum possède un document notarié, daté du 25 jan­vier 1664, et que je n'ai pu rattacher à aucune des pièces correspondant à cette année. C'est un certificat par lequel J. B. Molière et Jacques Martin, bourgeois de Paris, affirment que défunte Françoise Rousseau, fille majeure